RENÉ KUDER
Un enfant de Villé...
René KUDER est né à Villé le 23 novembre 1882, fils d’Aloïse KUDER et de Stéphanie DISCH. Son père, descendant d’une vieille famille villoise, était tourneur sur bois et vigneron.
La maison familiale des KUDER est située au numéro 5 de la place du Marché à Villé. Aloïse KUDER acheta vers les années 1860 la maison sise dans la « Hinteraass », aujourd’hui 24 rue du Général Leclerc. René KUDER y est né.
René KUDER était fasciné par son père, féru d’histoire, ardent républicain et respectueux des principes de la Révolution, a tel point que ce dernier deviendra son premier maître. Celui-ci lui transmit les valeurs familiales,de liberté, probité et amour de la Patrie.
Le second maître du jeune René fut son instituteur de récole du village, Monsieur BITTINGER; il décela les dons du petit écolier qui assimilait très vite les matières enseignées. M BITTINGER sut encourager l’enfant dans le choix de sa propre voie : la peinture.
L’artiste, qui deviendra plus tard un maître de l’aquarelle, a été aveugle dans son enfance à la suite d’une maladie.
La scolarité achevée, le père désirait faire de son fils un artisan, mais René KUDER souhaitait devenir artiste-peintre. Ce fut l’émoi et la consternation dans sa famille.
Pendant plus de trois ans, René KUDER resta auprès de ses parents, apprenant le métier de tourneur et consacrant ses loisirs à la lecture et à la peinture.
Finalement le père céda, et, à 18 ans, René KUDER partit pour Strasbourg et s’inscrivit a la « Kunstaewerbeschule », aujourd’hui Ecole des Arts Décoratifs ; il fut un élève remarquable.
Un artiste remarquable
Les talents du jeune artiste furent très vite reconnus, puisqu’il obtint le prix de la ville de Strasbourg, accompagné d’une bourse, qui lui permit de continuer ses études à l’Académie des Beaux-Arts de Munich, dont le renom était alors considérable en Europe.
Le mérite de René KUDER est d’avoir fait de l’aquarelle un genre capable de rivaliser avec les autres techniques.
Mais pour parfaire son art, il fit en 1912, en compagnie de sa jeune femme, Mathilde VOLLMAIR, un long séjour à Paris, autre haut lieu de la peinture.
Au lendemain de cette guerre, il eut à subir de nouvelles épreuves. Connu en Alsace et en Allemagne (il reçut en 1912 le prix de la Woche, le Goncourt de la peinture en Allemagne, honoré par les rois de Bavière et de Saxe), il était pratiquement ignoré en France. Et ce fut la lente conquête du Salon des Artistes français à Paris qui lui accorda finalement ses plus hautes distinctions. Sa carrière fut cependant interrompue par la première guerre mondiale, qu’en raison de ses sentiments pro-français, il passa dans un camp de suspects en Prusse Orientale. Fidèle à ses convictions, il refusa le poste de peintre officiel du Grand Quartier Général allemand.
Il passa la seconde guerre mondiale à Clermont-Ferrand, où il s’était réfugié avec sa famille. L’aquarelliste puisa de nouvelles forces, sa palette se transforma, ainsi qu’en témoignent ses paysages et ses merveilleux ciels d’Auvergne. En 1945, il revint à Strasbourg, vivant exclusivement de sa peinture. René KUDER passa ses derniers automnes à Villé, avec sa femme. En dépit de l’âge, il avait gardé sa vivacité.
Mais en 1961, il perd sa femme; il exhale sa peine en peignant des Heurs, des natures mortes. S’il vient encore passer ses vacances à Villé avec ses enfants et petits-enfants, Villé ne revêt plus la même importance pour lui!
Il meurt le 23 septembre 1962 à Strasbourg. Il repose au côté de sa femme dans le cimetière de Villé.
D’après J. FREUND
Kuder à Maisonsgoutte
L’oeuvre :
12 vitraux (4,20m x 1,40m), dont 8 consacrés à illustrer le Pater Noster, ainsi que 2 coupoles de plafond représentant Ste Odile et St Léon IX (nef) et la mort de St-Antoine (choeur).
Date de réalisation :
1913 (vitraux); 1914 (plafonds)
Localisation :
Eglise de Maisonsgoutte (vitraux et plafonds de la nef et du choeur)
Horaires d’ouverture :
Eté : 8h00 à 18h00 – Hiver : 8h00 à 17h00
Mairie de Maisonsgoutte
47 Grand-rue
67220 Maisonsgoutte
Tel : 03 88 57 16 63